« Vers une autonomie alimentaire face au changement climatique à travers le développement participatif de méthodes agro forestières »
Pays : Madagascar
Province : Bongolava
Exécuteur du projet : Le Petit Baobab 38
Date et durée : sur 5 ans, de 2023 à 2027
Soutenu par LEA NATURE
Domaine d’intervention : Agriculture, agroforesterie.
Thématique principale
Résilience aux impacts néfastes du changement climatique par la reforestation et contribution à la sécurité alimentaire des populations.
Forte érosion sur les hauts plateaux du Bongolava.
Agroforesterie à Madagascar
« L’agroforesterie est une association de cultures dont l’une sert de bocage ou de haie vive ou de brise vent et l’autre de cultures vivrières, implantées en terrasse ou en courbe de niveau.
Elle est surtout adoptée progressivement par les producteurs pour valoriser les plateaux en pente. Elle entre dans l’aménagement des bassins versants en amont ».
Cette technologie développée permet de répondre simultanément à plusieurs nécessités :
1 – Préservation des espaces cultivés
2 – Renforcement de l’aspect bocager et de la biodiversité des plantes cultivées, production de cultures vivrières, de fruits et de produits de rente
3 – Amélioration de l’infiltration par ralentissement des écoulements, valorisation des eaux pluviales, bonne infiltration de l’eau dans le sol, recharge des nappes phréatiques
4 – Réduction des problèmes d’érosion en bloquant les divers processus de transport des éléments solides
5 – Stabilisation des sols
6 – Amélioration de la protection contre les vents
7 – Production de biomasse qui peut être utilisée pour améliorer de façon plus progressive la fertilité par une restitution organique en répandant sur le sol les résidus issus de la taille des arbres fertilisants (légumineuses) très utile pour l’alimentation du bétail
8 – Production de bois de feu. »
Plan National d’Adaptation au Changement Climatique. Madagascar. Décembre 2021.
Objectifs et perinence du projet
Données générales
La région de Bongolava se situe à 240 km d’Antatanarivo. La capitale est victime, chaque année, des feux de brousse et de la sécheresse qui ont un impact négatif sur la production des paysans.
La région de Bongolava, dont le chef lieu est Tsiroanomandidy, se compose de 2 districts : Tsiroanomandidy et Fenoarivobe. Le district de Tsiro se compose de 20 communes, articulées en 212 Fokontany (villages). Celui de Fenoarivobe se compose de 10 communes articulées en 101 Fokontany. La population des 2 districts est évaluée aux alentours de 470 000 personnes.
Le climat se compose de 2 saisons : une saison pluvieuse de novembre à mars et une saison sèche et plus fraîche de mi-avril à mi-octobre.
La géomorphologie nous renseigne sur des surfaces d’aplanissement dues à des altérations profondes des migmatites avec une altitude variant de 800 à 1500 m. En altitude, nous trouvons des sols ferralitiques, rajeunis sur les versants dus aux glissements de terrains et en bas-fonds, des surfaces planes hydro morphes.
Sur les plateaux, les terrains sont recouverts de graminées qui, à la saison sèche, sont très souvent la proie des feux de brousse. Les sécheresses observées depuis plusieurs années, cumulées aux feux de brousse réguliers ne permettent pas une REFORESTATION POURTANT INDISPENSABLE.
L’arbre, point de départ de toute reforestation, est indispensable à toute vie animale, végétale et humaine sur terre. Il est à la base de la photosynthèse qui consomme du dioxyde de carbone et produit de l’oxygène. Il emmagasine du carbone, permet de lutter contre toute forme d’érosion, produit humidité et ombre. Il est aussi source d’alimentation humaine et animale, de production d’humus pour fertiliser les terres.
Bref, nous le voyons, son rôle est central et inégalable.
Données agricoles et environnementales.
Le sol constitue une ressource essentielle à la vie de l’homme. Le sol est nécessaire au développement des plantes et des cultures. Il constitue un filtre qui permet de capter le carbone et produit de l’oxygène, de l’eau potable et un habitat pour la biodiversité souterraine. Les sols constituent le support de production de cultures qui assurent la sécurité alimentaire. La célébration de la journée mondiale des sols du 5 décembre de cette année s’est déroulée sous le thème “Maintenons les sols vivants, protégeons la biodiversité des sols”. Cette année, Madagascar a orienté la célébration sur la préservation du sol contre les feux. Les forêts jouent un rôle essentiel de protection des ressources du sol et de prévention contre l’érosion, raison pour laquelle le renforcement du reboisement et de la restauration forestière est primordial pour Madagascar.
En effet, l’île a perdu 45% de ses forêts naturelles depuis les années 50 et le rythme s’accélère. La déforestation à Madagascar est une des plus préoccupantes du monde tropical.
Les feux de brousse sur des terres de pâturage sont toujours monnaie courante. A ce phénomène s’ajoute l’exploitation forestière de bois précieux (bois de rose et ébène) et la collecte de bois de charbon, facteurs aggravants.
L’île est soumise a une intensité des phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresse, cyclones, inondations) ce qui cause une perturbation des périodes culturales, une érosion des hauts plateaux et une élévation du niveau de la mer.
Une des façons fortes de lutter contre ces changements climatiques consiste en la pratique de l’agroforesterie au sens large, que ce soit par la reforestation, le reboisement, la création de haies vives, la plantation d’arbres dans les haies, dans les champs, autour des habitations, autour des villes.
Diagnostic des besoins.
Dans la région de Bongolava à Madagascar, l’envasement et la sédimentation touchent 80% des rizières. L’agriculture sur brûlis a réduit la couverture forestière à moins de 6%, les herbes indigènes poussant rapidement à la place des arbres. Les bergers brûlent régulièrement l’herbe pour encourager les nouvelles pousses qui nourrissent leur bétail, perpétuant ainsi la dégradation des sols.
Pour remédier à ce problème, des comités de gestion durable des sols ont été mis en place dans sept communes afin de former Lydia et plus de 700 autres membres de la communauté aux pratiques de gestion durable des sols, telles que le reboisement, la construction de barrières anti-érosion et la création de canaux pour empêcher le ruissellement de surface, permettant ainsi la restauration des sols : 30 hectares de terres dégradées dans le village de Lydia et 105 hectares à ce jour dans la région ont ainsi été restaurés.
« Avant le projet, les habitants pensaient que la forêt ne reviendrait jamais, mais maintenant le sol a changé et a commencé à redevenir comme avant », dit un paysan indiquant une colline voisine agrémentée de jeunes arbres et plissée de barrières pour empêcher le ruissellement. »
Historique du projet.
Depuis 2016, l’association Le Petit Baobab 38, avec l’aide du Réseau des AgroEcologistes Sans Frontière a initié le développement d’une ferme agro écologique à Bemahatazana, région de Bongolava.
En l’espace de 5 ans, plusieurs centaines de personnes ont été initiées aux méthodes de l’agro écologie. La reconstitution des haies et la plantation d’arbres, fruitiers pour la plupart, en demi-lunes, constitue un point fort de cette réalisation.
En année 5, lors du bilan, il a été acté que la ferme en activité, de par ses résultats, pourrait servir d’exemple dans le domaine de l’agroforesterie.
Définition de l’objectif général.
L’objectif général est de diffuser des pratiques agro forestières qui contribueront à lutter contre l’érosion et le changement climatique en cours, amélioreront la fertilité des sols et contribueront ainsi à la sécurité alimentaire des populations.
La combinaison de méthodes fondées sur l’agro écologie et l’agroforesterie permet de répondre aux divers objectifs du développement durable cités ci-dessus. Elle permet de mettre au point et de diffuser auprès des paysans les méthodes d’une agriculture climato-résiliente.
La réhabilitation de la couverture forestière est une condition importante pour la prévention des risques naturels. La fréquence des périodes de sécheresse engendrée par le changement climatique fait se profiler le spectre de la famine dans nombre de zones du pays.
Dans un tel contexte, la restauration de la couverture forestière s’avère le seul moyen pour retenir l’humidité du sol et la terre arable. Il s’agit, au delà d’une agriculture de subsistance, de développer une source de diversification des revenus pour les ménages agricoles au sein desquels les femmes tiennent une place prépondérante.
Définition des objectifs spécifiques.
1 – Sensibilisation des structures de développement agricole et des acteurs locaux aux enjeux de l’agroforesterie et de l’agro écologie pour lutter contre l’érosion, le réchauffement climatique, restaurer la fertilité des sols et tendre vers la souveraineté alimentaire.
2 – Mettre sur pied un comité de pilotage qui aura pour mission de mener à bien ce grand projet agro forestier.
3 – Mettre sur pied un réseau de pépiniéristes dans les 12 villages du Bongolava la première année et de même les 4 années suivantes.
4 – Sur une temporalité de 5 ans, la dernière année sera consacrée, en fonction des besoins des planteurs, à assurer un suivi de proximité pour assurer un maximum de reprise des plants.
5 – Produire, distribuer, et planter chez des paysan(ne)s des milliers d’arbres pour restaurer une couverture végétale.
6 – A travers ces plantations, transmettre et appliquer les pratiques agro écologiques par des formations théoriques et pratiques qui permettront à ces arbres de devenir adultes dans des conditions optimum.
Mise en oeuvre
L’association « Le Petit Baobab 38 » souhaite étendre l’exemple de l’agroforesterie de la ferme de Bemahatazana à d’autres villages du Bongolava.
Pour ce faire, un comité de parrainage sera crée pour communiquer sur le projet et l’inscrire dans la dynamique locale.
Il sera composé des maires des villages concernés, des présidents des Fokontanys, des représentants de l’administration ( agriculture, Eaux et Forêts), et de toute association ou organisation souhaitant s’inscrire dans ce grand projet.
Pour la mise en œuvre effective, l’association « Le Petit Baobab » confiera la réalisation, sous forme d’une prestation de service, à l’APDIP, organisme professionnel agricole dont le bureau est situé à Tsiroanomandidy.
Les agro écologistes du RAESF ((Réseau des AgroEcologistes Sans Frontières), tout en appuyant techniquement les actions de l’APDIP seront les représentants du « Petit Baobab » lors de leurs déplacements sur le terrain.
Dans un 1er temps, la temporalité de ce projet sera de 5 ans.
Suivant le bilan qui sera fait à l’échéance de cette période, il pourra être décidé, d’un commun accord entre Le Petit Baobab 38 et les partenaires de proroger ce projet de 5 années supplémentaires si cela s’avère nécessaire.
Partenaires
A Madagascar
La Mairie de Bemahatazana
Depuis 2016, date du lancement de la ferme agro écologique de Bemahatazana soutenue par l’association Le Petit Baobab 38, la mairie, à travers son maire, a été tenue en permanence au courant du développement de la ferme et n’a cessé de la soutenir. Elle a participé en mettant gracieusement sa salle du conseil à la disposition des organisateurs des formations agro écologiques.
Le maire, Ramaroson Mbolatiana, est aussi président de l’association des maires du District de Tsiroanomandidy et à ce titre, pourra faire connaître ce projet aux maires des autres communes.
L’APDIP
(Association des Paysans pour le Développement Interprofessionnel)
Créée le 23 novembre 2003, travaille en tant qu’acteur du développement rural dans la région de Bongolava. Elle a pour vocation de développer un conseil agricole efficace pour aider les paysans à améliorer leurs revenus.
Elle intervient sur 6 grandes communes de la région Bongolava et fédère autour de 235 paysans répartis dans 22 groupements agricoles.
Dans le cadre du partenariat avec Le Petit Baobab 38 depuis 2019, l’APDIP a pu développer sa mission sur le travail de l’environnement en sensibilisant à l’agro écologie tous ses membres adhérents et en participant au développement de la ferme agro écologique située dans la commune rurale de Bemahatazana.
En France
La Communauté de Communes de St Méen Montauban
Crée le 1er janvier 2014.
Elle est composée de 17 communes regroupées sous la forme d’un EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunautaire).
En association avec l’AFDI ( Association Française pour le Développement International), elle participe comme partenaire financier à des actions ciblées sur la commune de Bemahatazana.
Le RAESF
(Réseau des AgroEcologistes Sans Frontière)
Créé en 2010 est le fruit d’un travail commun entre Pierre Rabhi et 5 paysans agro écologistes.
Fort aujourd’hui d’une dizaine de praticiens en agro écologie, il répond à des demandes exprimées par des associations, communautés, groupements de paysans qui ont toutes la souveraineté alimentaire comme objectif.
Les méthodes d’actions sont diverses en fonction des demandes : bien identifier les demandes dans un 1er temps, co-construire ensuite ensemble le projet avant le démarrage des actions, former et co-former en s’appuyant sur les savoirs locaux et les partages d’expériences, accompagner des compétences locales qui prendront le relais.
Place des femmes dans ce projet
Certaines travaillent avec leur mari ; nous en avons rencontré d’autres qui sont à leur compte sur une pépinière.
Produire davantage de plants par les pépiniéristes comme s’investir dans la plantation de ces mêmes plants dans ses parcelles est, bien évidemment, ouvert à toutes et tous.
Le projet doit être conscient que pour une femme, être pépiniériste, peut lui permettre d’avoir sa propre activité et son autonomie financière si elle le souhaite.
Connaissant la charge de travail familial pour beaucoup de ces femmes, le projet doit être très attentif à ce que les journées de formation, obligatoires, ne soient pas trop lourdes pour celles qui ont beaucoup de responsabilités familiales.
C’est la raison pour laquelle les quelques journées de regroupement et de formation technique seront étalées tout au long de l’année pour ne pas amener une surcharge de travail supplémentaire.
Activités prévues
Action n°1 :
Sensibilisation et formation à l’agroforesterie des partenaires du projet en vue de créer une dynamique territoriale.
Création d’un comité de parrainage autour du projet.
1.1 L'infrastructure, support aux formations.
La plantation agro forestière de la ferme écologique de Bemahatazana constitue une réussite qui peut être mise à profit pour former les futurs partenaires à l’agroforesterie.
L’agroforesterie, un des axes importants de l’agro écologie, a été mis en place depuis 5 ans au sein de cette ferme.
Des haies forestières, des demi-lunes d’arbres fruitiers, des plantations d’arbres fertilitaires, toute une palette de plantations a été réalisée avec succès.
.Un support complet de réalisations existe donc sur lequel des formations pratiques pourront se tenir. A tout moment, nous pourrons nous appuyer sur ces réalisations concrètes en termes de pédagogie, d’apprentissage et de retour d’expérience.
En parallèle, des locaux ont été construits au sein de la ferme. Ces locaux pourront servir pour des formations théoriques.
D’autre part, la mairie de Bemahatazana accepte de mettre ses salles à disposition pour les formations théoriques.
Principales activités prévues :
1 – Rencontre avec les responsables de la ferme agro écologique pour mettre en place cette possibilité de s’appuyer, en terme de formations, sur cette réalisation.
2 – Voir l’état des plantations et des bâtiments,
3 – Rencontre avec le Maire de Bemahatazana, lui faire part du projet et voir la possibilité d’utiliser les salles de la mairie pour les formations.
Indicateurs de suivi des activités :
1 – Lors du déplacement d’un agro écologiste du RAESF à Bemahatazana, rencontre avec le Maire et les responsables de la ferme agro écologique pour finaliser ces partenariats.
1.2 Création d'un groupe de travail pour porter ce projet agro forestier
Autour de la ferme et des bâtiments, rencontres de travail des partenaires intéressés par ce projet seront nécessaires : mairie de Bemahatazana, fokontanys, APDIP, RAESF, écoles publiques et privées, églises, agents agricoles de l’État, association RENALIA sur Bemahatazana.
Ces rencontres détermineront la pertinence du projet au vu de la situation actuelle concernant l’alimentation, l’agriculture et l’environnement.
A l’issue de cette ou ces journées de travail, un rapport sera envoyé au « Petit Baobab », maître d’ouvrage et bailleur principal du projet.
Principales activités prévues :
1 – Rencontre avec tous les partenaires potentiellement intéressés par ce projet de reforestation.
2 – Explication du projet dans les grandes lignes.
3 – Étude de la place de chacun au sein de cette réalisation.
4 – Réalisation d’un document signé par toutes les parties présentes et intéressées.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – Là encore, le projet profitera du déplacement d’un agro écologiste à Bemahatazana pour structurer et aider à la réalisation de cette rencontre.
2 – Un maximum de partenaires locaux et régionaux publics et privés montrent un intérêt fort à s’engager et à mener à bien ce projet, notamment en terme de communication, d’aide administrative et d’aide bénévole.
1.3 Mise en place d'un comité de parrainage et de coordination des structures impliquées dans le projet.
Ce comité de parrainage , composé de l’APDIP, du RAESF, des maires des communes concernées, des représentants et des agents de l’Etat, du Délégué d’Arrondissement de l’Administration ( DAA ) et de l’association RENALIA pour Bemahatazana sera la cheville ouvrière du projet.
En se réunissant régulièrement, elle aura à cœur de tout mettre en œuvre pour une réussite du projet.
Elle devra définir son mode de fonctionnement, ses représentants, les actions à engager et leur programmation et leur réalisation dans le temps.
Principales activités prévues :
1 – Réunion à Bemahatazana des partenaires pouvant composer le comité de parrainage.
2 – Réflexion sur le rôle de chaque structure, ses responsabilités, son champ d’activité et d’implication.
3 – Définition des ressources financières permettant le bon fonctionnement de ce comité de pilotage.
4 – Écriture d’un règlement détaillé du fonctionnement du comité de parrainage.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – Réunions pour la formation du comité de parrainage en avril – mai 2023.
2 – Toutes les structures ciblées ci-dessus sont partie prenante de ce comité opérationnel.
3 – Les réunions permettent de voir la place occupée par chaque structure.
4 – Les ressources financières possibles sont discutées et validées.
5 – Les structures s’engagent à l’écriture d’une convention régissant les responsabilités de chacun dans la bonne réalisation du projet.
1.4 Listing des villages concernés par la mise en place des pépinières.
Ce projet doit permettre, en année 1 ( 2023) de trouver plusieurs villages dans le Bongolava intéressés pour participer au projet.
Pour des questions d’efficacité nous pouvons privilégier les 12 villages ( ou Fokotanys ) de la commune de Bemahatazana, à savoir : Andriambe, Bemahatazana 1, Bemahatazana 2, Ambatofotsy ferme d’état omby, Ambatofotsy Est, Morafeno, M azamiempo, Fiakarantsoa, Soafiadanana, Tindona, Tsinjorano, Ambelaratokely.
Au sein de ces villages, il s’agira de communiquer fortement sur l’intérêt pour tous de la mise en place d’un tel projet.
Il s’agira aussi de recenser si des pépiniéristes opérationnels sont déjà en place et, le cas échéant, par village, de proposer à des paysans volontaires et motivés de mettre en place des pépinières chez eux.
Deux pépiniéristes, existants ou en devenir, serait une bonne moyenne. Ces pépiniéristes seront la base du projet par la production de plants forestiers, fertilisants, fruitiers et fourragers.
Ils participeront aussi à diffuser, par l’exemple, la possibilité de tout un chacun de participer au reboisement du Bongolava par une production et une plantation individuelle d’arbres.
Bien entendu, ces pépiniéristes seront formés et accompagnés par l’équipe technique du projet.
En année 2, (2024), sur le même schéma, nous prévoyons de toucher d’autres communes et ainsi de suite les années suivantes pour arriver en années 5 ( 2027) à couvrir une majeure partie des communes du Bongolava.
Principales activités prévues :
– Le comité de parrainage doit aider l’APDIP dans sa mission pour mener à bien ce travail de communication, de recensement et de démontrer l’intérêt pour des paysannes et des paysans de développer une pépinière chez eux.
Indicateurs de suivi des activités.
– Au terme de ce travail de terrain, l’APDIP réussi à mettre en place un réseau de pépiniéristes, à raison de 2 à 3 en moyenne par village.
1.5 Formation des futurs ou actuels pépiniéristes.
L’équipe technique aura à charge de mettre en place des formations à destination des pépiniéristes.
L’idée principale serait de regrouper les pépiniéristes des 12 villages porteurs de l’action en 1ère année ( 2023) et d’adapter des formations en fonction des connaissances et expériences de chacun.
Comme pour l’opération de communication et de recensement, ce travail, principalement mené par l’APDIP, sera à étendre à d’autres communes et villages par année successive, de façon à couvrir le Bongolava au terme des 5 ans.
Principales activités prévues :
1 – Mettre en place des sessions de formations adaptées aux connaissances de chacun.
2 – Regrouper les présents et futurs pépiniéristes pour créer un groupe dynamique où les pépiniéristes en place feront part de leur expérience ( échange de savoirs).
3 – Création de modules de formations passant en revue tous les intérêts de l’agro écologie forestière et les caractéristiques techniques à la création de pépinières arbustives.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – A partir de avril- mai 2023, une session de formation de 4 jours dans l’année sera nécessaire à l’acquisition des fondamentaux en reforestation et création de pépinière.
2 – Tous les présents et futurs pépiniéristes assistent à l’ensemble des sessions de formation et montrent un fort intérêt dans cette activité.
1.6 Contenu des formations.
Elles porteront sur l’agroforesterie en général, l’intérêt de participer au reboisement du Bongolava, les multiples fonctions de l’arbre, les différentes essences et leurs particularités, la mise en place des pépinières et le développement des plants.
L’agroforesterie possède de multiples atouts : frein de l’érosion et du changement climatique, redonner une fertilité à la terre, multiples fonctions alimentaires et sanitaires, production de biens de première nécessité, captation du carbone. Ces données seront abordées lors des formations.
Tous ces aspects se feront dans une dimension agro écologique, c’est à dire en utilisant des méthodes naturelles et biologiques en totale adéquation avec des méthodes agro forestières.
Principales activités prévues :
1 – Mise en place de sessions de formation, à raison d’une par mois, à destination des pépiniéristes, actuels et futurs. Ces formations, théoriques et pratiques, pourraient se tenir à Bemahatazana, sur les lieux ou à proximité de la ferme agro écologique, pour profiter de la structure existante.
Indicateurs de suivi des activités
1 – L’ensemble des pépiniéristes participent à ces formations, qu’ils aient ou pas de l’expérience. Lors de ces sessions de formation, il sera discuté et validé avec eux sur la façon dont ils seront aidés techniquement et financièrement pour démarrer ou augmenter leur pépinière.
2 – Acquisition par tous les partenaires : groupe de travail, comité de pilotage, partenaires, actuels et futurs pépiniéristes d’une connaissance approfondie sur l’intérêt d’un développement agro forestier dans la région du Bongolava.
3 – Dès la 1ère année, les 12 villages de Bemahatazana et 2 à 3 pépiniéristes par village s’inscrivent dans ce processus de production et de multiplication de plants agro forestiers.
4 – L’objectif affiché est de leur donner la possibilité de produire3 500 plants par pépinière et par an, ce qui nous donnera, par exemple, 3 500 plants x 30 pépiniéristes = 105 000 plants la 1ère année.
5 – Et ainsi de suite pour les années suivantes.
Action n°2 :
Mise en œuvre des fermes pépinières.
2.1 Pépinières déjà en activité.
A Bemahatazana, il existe déjà :
– une association qui produit des plans : Graine de Vie ;
– une association qui forme des pépiniéristes : Ankizi et qui a participé à des opérations de plantation
– et 2 pépiniéristes professionnels : Edmond et Janoary.
Dans les autres villages qui vont être contactés, il existe sans doute des pépiniéristes locaux.
Principales activité prévues :
1 – Une fois ces pépiniéristes locaux identifiés et prêts à s’inscrire dans le projet ( voir action n° 1 ), l’APDIP devra œuvrer à connaître leur potentiel de production annuel et à définir leurs besoins de façon à répondre à une demande plus importante par la suite.
Indicateurs de suivi des activités
– A ce stade, nous connaîtrons les contraintes matérielles et nous pourrons y répondre, que ce soit en semences, sachets de germination, terre végétale et terreau, matériel pour combrières, petit matériel d’arrosage et de plantation, etc.
2.2 Paysans non pépiniéristes se portant volontaires.
Au cours de l’action 1, ces volontaires identifiés auront participé aux actions de formation.
Principales activités prévues :
1 – Faire le point, paysan par paysan, des possibilités existantes pour installer une pépinière.
2 – Identifier les points forts et les points faibles pour une telle installation.
3 – Recenser le matériel existant surplace et pouvant servir un tel projet.
4 – Comme pour le 2.1, faire une liste de tout ce qui est indispensable pour cette création d’activité. La liste sera sans doute plus importante que pour des pépiniéristes déjà en place dans la mesure ou du matériel spécifique sera nécessaire.
Indicateurs de suivi des activités.
– Les listes du matériel nécessaire à ces extensions ou création d’activités, une fois exhaustives, vont permettre au comité de pilotage de faire les achats nécessaires en grosse quantité et bénéficier, ainsi, de prix intéressants.
2.3 Mise en œuvre des fermes-pépinières.
L’équipe technique ( APDIP et RAESF ) œuvrera à fournir aux personnes qui se sont portées volontaires tout l’appui logistique et technique nécessaire à la bonne réalisation de ses pépinières.
Principales activités prévues :
1 – Nous l’avons vu plus haut, l’équipe d’appui technique devra passer au moins une fois tous les 6 mois dans chaque village et si possible dans chaque parcelle de pépinière pour visualiser l’avancement des travaux.
2 – Des conseils techniques propres à une pépinière forestière ( essences, germination, maladies, substrat, vitesse de germination…) sera donné aux participants lors de ces tournées.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – Grâce à un encadrement technique de qualité, chaque cultivateur pépiniériste doit pouvoir produire plusieurs milliers de plants à l’année.
2 – En se référant au 1.6 précédent, nous tablons sur la production de 3 500 plants / producteur et / an.
Action n°3 :
Sensibilisation à l’agro écologie et à la reforestation des paysannes et des paysans volontaires, des particuliers et des collectivités intéressés par la reforestation. Distribution des plants contre conventions aux participants de ce projet et par là même, diffusion par la pratique des méthodes agro forestières et agro écologiques appropriées.
3.1 Dans tous les villages concernés par cette opération, mise en place de réunions de sensibilisation ouvertes à toutes et tous. Il s'agit de faire connaître le projet, l'intérêt de planter chez soi un maximum d'arbres de fonctions diverses et de les accompagner dans leur développement et leur fructification.
Il sera aussi question de l’engagement qu’ils prennent en acceptant de recevoir gratuitement plusieurs centaines de plants : plantation, protection, nourriture, paillage, arrosage, taille, etc.
Principales activités prévues :
1 – Au cours de la saison sèche, organisation de plusieurs réunions d’information par village concerné pour connaître les paysans intéressés pour replanter chez eux et leur donner les premiers conseils dans la mise en place des chantiers de plantation.
Indicateurs de suivi des activités.
2 – Nombre suffisamment représentatif de paysannes et paysans volontaires pour que le village s’inscrive dans une dynamique de reforestation.
3 – Une grande majorité des fermes doivent participer, ce qui donnera une clé de la réussite du travail de sensibilisation.
3.2 Attribution aux paysan(ne)s et à tous les participants ayant suivi les formations de plants gratuits avec l'engagement d'une conduite appropriée.
Les bénéficiaires de ces plants, à travers une convention, s’engageront à s’en occuper le mieux possible et à faire visiter leurs plantations agro forestières de façon à créer une émulation tout autour d’eux.
Principales activités prévues :
-1 – Avant la distribution des plants, chaque personne concerné aura commencer à préparer le chantier de plantation : creusement des trous, construction des demi-lunes si terrain en pente, préparation de compost, préparation de pralin…
2 – Avant la réception des plans, le comité de pilotage propose aux planteurs volontaires de signer un document dans lequel ils s’engagent à assister aux réunions techniques futures et à s’occuper très soigneusement des plants qui leur seront donnés.
3 – En fonction du jour qui leur sera proposé, réception des plants par eux mêmes ou par un membre de leur famille.
4 – Engagement à replanter les sujets dans un délai de 15 jours maximum pour profiter de la saison adéquate.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – Dans chaque village repéré, la grande majorité des paysan(ne)s se montrent intéressés.
2 – Les chantiers de préparation démarrent dans de bonnes conditions et engendrent une dynamique positive.
3 – Le jour J de distribution, l’ensemble des plants provenant des pépinières trouvent preneur.
3.3 Tous les 6 mois au minimum, visite pour un suivi sur place par l'équipe technique de l’évolution des plants : entretien, taille, greffage, production, etc.
Ce suivi technique, assuré par l’APDIP et le RAESF aura pour objet d’encadrer au plus près les agro forestiers pour minimiser au maximum le risque de non reprise de plants.
Principales activités suivies :
1 – Organisation de tournées de terrain pour aller chez chaque planteur voir de visu l’avancement et la comportement du chantier.
2 – A la fin de chaque tournée, organisation d’une réunion de l’ensemble des planteurs par village pour faire le point et donner des consignes pour la suite.
Indicateurs de suivi des activités.
1 – Plusieurs milliers d’arbres, d’essences et de productivité différentes sont . plantés dans le Bongolava. Cette opération doit donner l’élan nécessaire à ce que, dans tous les villages, des cultivateurs reprennent à leur compte cet intérêt de reconstituer un couvert végétal.
2 – En nous référant au 1.6 précédent, en faisant les mêmes calculs et en augmentant de plusieurs communes / an jusqu’à atteindre la plus grande partie des communes du Bongolava en année 5, nous arrivons à un total théorique de 1 050 000 arbres plantés.
3 – Avec un bon suivi, et en tenant compte d’expériences passées, nous pouvons accepter un taux de reprise des plants de 80%.
4 – Avec une moyenne de 2 pépiniéristes par village, le projet aura permis à environ 120 pépiniéristes de lancer leur activité et/ou d’acquérir des compétences supplémentaires et d’augmenter leur revenu de travail.
5 – Un autre indicateur de réussite sera le nombre de cultivateurs qui se lanceront dans cette reforestation. La reforestation étant un élément urgent et vital, entre autre à Madagascar, il nous faut arriver à mobiliser le plus grand nombre.
Nous estimons à 1200 planteurs le nombre de personnes qui se lanceront dans cette activité supplémentaire.
6 – Nous pouvons aussi espérer, qu’à la suite de cette opération, un nombre significatif de planteurs deviendront pépiniéristes, au moins pour leur ferme dans un 1er temps.
Viabilité du projet
Viabilité économique et financière.
Grâce au soutien financier du Petit Baobab, dans un 1er temps au cours des premières années, l’enjeu est de démontrer que l’agroforesterie est un procédé agricole à la portée de tous, surtout des petites fermes.
Au bout des années soutenues financièrement, des pépiniéristes seront en place dans les villages du Bongolava. Ce seront autant d’acteurs qui pourront vendre leur production de plants, comme le font January et Edmont actuellement à Bemahatazana.
On peut aussi penser que des paysan(ne)s ayant bénéficié des plants se mettront à leur tour à faire de la production, ce qui donnera autant de pépinières individuelles.
Viabilité sociale et culturelle.
Nous l’avons vu plus haut, agroforesterie signifie fertilité retrouvée des sols ( pensons aux sols de nos forêts avec aucune intervention humaine ). Cette fertilité retrouvée, sans engrais et pesticides de synthèse très coûteux au demeurant, permet aux plus petits paysans de penser autonomie alimentaire.
C’est aussi une avancée culturelle et une liberté de décision dans la façon d’orienter ses choix de production qui est donnée à ceux qui s’orientent dans cette direction.
Viabilité politique et réglementaire.
Ce projet s’inscrit dans la politique nationale décrétée par le Président de la République Andry Rajoelina depuis plusieurs années. C’est le moment où jamais de prêter main forte à une politique gouvernementale qui s’attaque avec force à cette problématique.
Viabilité environnementale.
L’agroforesterie, un des piliers de l’agro écologie, tout en rejetant l’utilisation des produits chimiques de synthèse, fait une large place à la biodiversité et participe ainsi à un développement agricole respectueux de l’environnement.
Elle participe à laisser une planète saine à nos enfants.
Viabilité technique et organisationnelle.
Ce projet va s’appuyer sur un comité de pilotage et de coordination professionnel et compétent avec beaucoup d’expérience. Le travail en collectif et l’expérience accumulée de ses membres est un gage de réussite.
Les partenaires en France seront là pour soutenir financièrement ce projet les premières années et en assurer la promotion à travers des campagnes de communication.
Evaluation et prolongement
Évaluation du projet sur le terrain.
L’association Le Petit Baobab est la structure qui assure le portage du projet.
Tous les ans, lors d’une visite d’un AgroEcologistes du RAESF, elle mandatera celui-ci pour un travail d’évaluation qui permettra de recadrer la bonne marche du projet, si besoin.
Tous les ans, un travail documenté de bilan à mi-parcours sera adressé à tous les partenaires du projets, qu’ils soient technique, bailleurs, communicants ou autres.
Prolongements envisagés du projet.
Ce projet est calibré et soutenu financièrement sur une durée de 5 ans.
Au delà de cette durée, plusieurs milliers d’arbres auront été plantés.
Normalement, les 26 communes du district de Tsiroanomandidy auront été impliquées dans le projet avec des installations de pépinières.
Les pépiniéristes en place pourront trouver un équilibre financier en vendant leur production.
Au bout de 5ans, les premiers arbres plantés chez les paysan(ne)s commenceront à produire des fruits, du fourrage pour les animaux ; des terrains incultes jusqu’à lors deviendront cultivables grâce aux demi-lunes et à la lutte contre l’érosion.
Si ces 5 années sont réussies, le prolongement du projet se fera de lui -même par la multiplication des pépiniéristes qui, par ce nouveau débouché, pourront vendre des milliers d’arbres et participer, ainsi, au reboisement du Bongolava.
Ajouts du Dr Tina
(notre « bras droit » à Madagascar
Sous-titre : Contribution à l’amélioration des conditions de vie et d’existence dans le monde rural en restaurant la nature par l’intégration de l’agroforesterie.
Données générales : 20 communes au lieu de 18, district de Tsiro
10 communes au lieu de 8 , district de Fenoarivobe.
Définition de l’objectif général :
Sauvegarde de la nature, amélioration des conditions de vie et d’existence en brousse en empêchant le tarissement des sources.
Objectifs spécifiques,
Pépiniéristes : à « booster » les impulsions pour une durabilité et une autonomie du projet.
Stimuler l’intériorité affective en commémorant chaque étape franchie avec positivité.
Partenaires à Madagascar :
A la place de conseil agricole efficace, privilégier une action plutôt qu’un conseil. En gros, donner l’exemple.
Jardin communal, jardin collectif, idée de vitrine locale faite et entretenue par les groupements villageois dans leur propre intérêt. Pour atteindre le développement interprofessionnel.
Engagement des autorités administratives à l’application des sanctions envers les récalcitrants aux méthodes agro forestières.
Viabilité sociale et culturelle : civisme et citoyenneté des « campagnards » …
Viabilité environnementale : l’engagement environnemental doit être un engagement prioritaire pour les paysans.
Prolongement du projet : jumelage ? Compagnonnage ?