Déplacement à Tsiroanomandidy et au siège de l’Apdip au nom du RAESF, et à la demande du Petit Baobab. Du 22/04 au 12/05.

Objectif : suivi de projet à la fin du premier exercice.

Dominique Brunet

Compte-rendu fait ce jour, le 26/05/2024.

Considérations générales

Ce déplacement a consisté à faire le point du démarrage du projet d’agroécologie forestière, à la fin de la première année de sa mise en œuvre.

Sur les 21 jours du déplacement, 10 ont été consacrés pour des visites de terrain chez les producteurs et les pépiniéristes ; 5 jours à Tsiro ont été utilisés pour tirer un bilan du 1er exercice, mettre un point final au budget en année 1 et travailler sur un budget prévisionnel en année 2 ; 1 journée a été consacrée au comité de parrainage/pilotage et le reste du temps a servi aux déplacements et temps de repos.

Les visites de terrain ont consisté, non pas à des formations à proprement parlé, mais plutôt à se faire une idée plus juste des besoins des pépiniéristes (matériels, formations, accompagnement), des réalisations des planteurs et des caractéristiques de ces  réalisations.

A travers ces visites et les échanges avec les techniciens, Jeannot, Tefy et Fidele, c’est un accompagnement de leur travail qui a été fait, un appui à la formation sur certains points essentiels et la mise en place d’un véritable partenariat.

L’APDIP, en tant que prestataire, à travers ses techniciens et sa directrice, est véritablement le maître d’ouvrage du projet.

Le rôle du RAESF peut être vu comme représentant du Petit Baobab sur place, évaluation progressive du projet au fil du déroulement, accompagnement et co-formation des techniciens qui encadrent le projet.

Les formations des pépiniéristes et des planteurs, le planning, l’organisation et le déroulement du projet proprement dit, tout ceci est du ressort des techniciens, de Tefy prioritairement en tant que technicien dédié à l’agro-écologie, tout ceci sous la responsabilité de la directrice.

Visites

Vendredi 26 avril

Réunion du comité de parrainage/ pilotage

 13 personnes participantes, dont la présidente et la directrice de l’Apdip ; des représentants de la Direction Départementale de l’Environnement et de l’Agriculture et de l’Elevage.
Étaient aussi présents les techniciens de l’Apdip, les représentants des communes de Bemahatazana et d’Ambararatabe, des représentants des planteurs des communes concernées, du président de Reniala (Tina).
Le maire d’Ambararatabe était présent ; le maire de Bemahatazana s’est excusé.

Comité de pilotage. Présentation par Simone, avec Jeannot à sa gauche et Tefy à droite sur la photo. Tina est juste à côté de lui.

C’était la seconde réunion du comité de parrainage.

Ont été abordés :
• le rôle de chacun des membres du comité ,
• la vision d’ensemble du projet,
• la communication,
• les visites de terrain par les membres,
• le défraiement.

Mardi 30 avril – Commune de Bemahatazana

Champ de Bako, avec Tina

(Bako est la femme de Tina).
La parcelle est située à proximité du bourg de Bemahatazana.

Présentation et réalisation
Parcelle arbustive commencée en 2021, suite à l’intérêt développé par la ferme agroécologique, maintenant reprise par la communauté des Religieuses.
Sur une surface de 5ha, Bako plante tous les ans entre 100 et 200 arbres supplémentaires en linéaire. Les lignes sont assez rapprochées, de 3 à 10 m suivant les espèces.

Beaucoup d’espèces fruitières, quelques essences forestières. Depuis 2 ans, des plans de caféiers ont été mis en place. 1ère production de baies roses et de citrons. Les trous de plantation pour la prochaine saison sont déjà faits. J’ai retrouvé cette façon de faire un peu partout dans la mesure où nous sommes encore dans un moment propice pour creuser la terre (1 à 2 mois après les dernières pluies).


1ère production de citrons dans la parcelle de Bako

Commentaire
Grâce à un couple de salariés qui font aussi office de gardiens de la maison prêtée par Tina, la parcelle est plutôt bien entretenue, sarclage réalisé mais peu de paillage.
La proximité d’un puits et la main d’œuvre  disponible permet d’envisager un arrosage des arbres en saison sèche (juin-juillet-août).
Les plans de caféiers, pour le moment en plein soleil, semblent souffrir. Des tâches noires se développent sur les feuilles.
Observation de pucerons sur les feuilles d’agrumes.
Bako et Tina connaissent l’intérêt d’utiliser la décoction de feuilles de neem pour lutter contre les pucerons. La parcelle totale de Bako faisant 17 ha, il n’est pas impossible que la surface en agroforesterie s’agrandisse encore. Tina et Bako veulent en faire une vitrine de l’agroforesterie. Certaines lignes sont trop rapprochées pour pouvoir cultiver (3m,  par contre on trouve du manioc et des arachides entre les lignes plus espacées (8 à 10m).

Chez Edmond, pépiniériste et planteur

Présentation et réalisation
Edmond est membre de l’Apdip et a déjà participé avec l’association à des projets d’agroforesterie et de production de plants. Il pratique avec sa femme, sa fille et d’autres membres de la famille le maraîchage, la riziculture associée à la pisciculture, l’arboriculture et les cultures de plein champ : manioc, maïs, riz pluvial, niébé…
Il vient de produire 3000 plants. Il en a vendu 1500 au projet Petit Baobab et il en a gardé 1500 pour lui qui lui ont servi à reboiser une pente au dessus de la rizière. Il souhaite produire de nouveau 2000 plants pour le projet.
Sa fille, Sylvie, souhaite prendre le même chemin en produisant 1000 plants en 1ère année.


Pente reboisée avec sarclage et paillage des jeunes arbres. // Acacia.

Commentaire
La plantation a eu lieu en lignes perpendiculaires à la pente pour freiner la vitesse de l’eau lors de fortes pluies et en retenir un maximum pour la végétation.
Ces plantations dans ces pentes accentuées constituent des petites terrasses.
La parcelle est bien débroussaillée, et l’herbe ainsi coupée à permis de faire un paillage.
Il faudra entretenir la paillage durant la saison sèche et en mettre une bonne couche  car il sera difficile d’arroser les plants ( nombre, pente accentuée) pendant cette période.
Edmond a bien suivi les formations et suit de près le contrat.
Tout à fait intéressant de savoir que Sylvie, sa fille, veut devenir aussi pépiniériste.
C’est à la fois une duplication du programme que nous recherchons, l’effet émulation.
C’est aussi la possibilité donnée aux femmes d’avoir une activité à leur portée qui leur permet de devenir autonome financièrement et dans leurs choix.
De plus, Sylvie sera guidée par son père, déjà pépiniériste.

Chez Ziou

Ziou a planté 100 arbres, uniquement des eucalyptus et des acacias en surplomb de sa rizière.
Terrain en pente assez forte.
Il souhaite continuer la prochaine saison avec 1000 arbres. Les trous pour la plantation à venir sont en partie réalisés.
Il met en pratique le fait de séparer la terre de surface et celle de profondeur lorsqu’il fait un trou.


Chez Ziou. Trou déjà prêt pour la saison à venir ; terre fertile remise au fond.

Commentaire
Bonne technique dans la fabrication des trous en mettant la bonne terre de côté (de surface, fertile) pour ne pas la mélanger avec la terre de profondeur, plus argileuse. Technique diffusée par l’Apdip.
Par contre, les trous sont insuffisants en terme de grandeur. Il les faut au moins de 40x40x40.
De la terre meuble mélangée avec du compost est mise au fond du trou .
En peine saison de récolte du riz  actuellement, il nous dit que les trous seront finit plus tard mais avant la pleine saison chaude de toute façon ( terre trop dure ensuite).
Ziou nous dit qu’il va prendre le temps après la récolte pour sarcler et pailler correctement les jeunes arbres.
Nous répétons continuellement que le projet s’appuie sur 80% de réussite pour pouvoir durer.
Observation de tâches brunes sur les plants d’eucalyptus et d’acacias.

Visite et réunion d'un groupe d'adhérents de Renalia devant la maison de location de Tina et Bako

Présentation et réalisation
Présence d’une vingtaine de personnes ainsi que du couple de gardiens et des 3 techniciens de l’Apdip.
Tina prend la parole pour redire l’intérêt de ce projet et la façon dont Reniala peur s’y intégrer.

Commentaire
A mon tour, je prend la parole pour remercier les participants et leur dire que si c’est leur souhait, l’association peut devenir productrice de plants donc pépiniériste, plants qu’elle vendra au projet.
Ainsi, c’est à la fois participer à une prise de conscience sur l’intérêt des arbres dans l’environnement et obtenir un financement par la vente des plants.

Mercredi 1er mai

Ecole communautaire d'Ambatomiraka

Présentation et réalisation
Jour férié ici aussi, pas d’élèves, pas de personnel.
50 jeunes plants de paulownias et d’acacias ont été mis entre des arbres adultes le long de la route, ainsi qu’à l’opposé bordant une petite piste. Les plants sont tels quel, sans sarclage ni paillage, ni entretien.


Ecole communautaire d’Ambatomiraka. Présence des petits arbres entretenus moyennement , et plantés sous des arbres adultes.

Commentaire
Beaucoup d’échanges et d’explications avec Tefy et Jeannot. Déjà ne pas mettre des plants à proximité d’arbres adultes dont les branches et les racines vont les empêcher de grandir. Dans ce cas de figure, il est préférable de mettre ces plants en une deuxième ligne, à 5 à 6 m des arbres adultes et en quinconce si possible.
Accepter une plantation d’arbres dans une école est intéressant : ombre pour les élèves, sensibilisation et pédagogie autour de l’arbre, les jeunes générations prennent ainsi conscience de  » l’obligation » de planter des arbres.
La difficulté réside dans le fait qu’il n’y a pas une seule personne de vraiment responsable et que pendant les vacances scolaires, les arbres sont laissés à eux-mêmes.
Apparemment, le directeur souhaite continuer la plantation la seconde année. Il est convenu avec Tefy et Jeannot de contacter le directeur, de lui signifier l’obligation de participer à la formation, de signer la convention. Tefy devra aussi le convaincre de participer à l’entretien des arbres avec ses élèves et de trouver la bonne solution pour un minimum de suivi pendant les vacances scolaires.

Visite de Guy Givance à Andriambe

Présentation et réalisation

Guy nous fait visiter sa ferme. Très beau domaine avec quantité d’arbres d’essences différentes.
Magnifique verger le long de sa rizière avec des expérimentations d’essences nouvelles pour la zone : pommiers, pêchers, pruniers, plaqueminiers, vanilles, etc.
Il a reçu 200 plants du projet cette année , essentiellement eucalyptus,  acacias, paulownias et terminalia mantaly ( arbres forestiers).
Il se propose de continuer l’année à venir avec 400 fruitiers.


Photo de Guy Givanche à Andriambe . Visite chez lui avec Fidele, Tefy et Jeannot.

Commentaire

Les jeunes plants sont bien entretenus avec un très bon paillage.
Là aussi, nous remarquons des tâches brunes et noires sur les feuilles d’eucalyptus.
Il fait pousser des œillets d’inde pour éloigner les pucerons.

Chez Samuel Pele Randrianjatovosoa

Présentation et réalisation
Lui n’est pas là ; c’est la récolte du riz. C’est sa fille qui nous reçoit.
20 plants d’eucalyptus stradora et d’acacias ont été plantés dans un coin de parcelle en voie de défrichement.
Les arbres cohabitent avec encore pas mal de végétation sauvage. Elle nous dit vouloir 100 arbres pour la suite.

Commentaire.
Les tâcherons sont en train de finir le défrichement. Le projet est intéressant pour créer une petite forêt, mais il faudra du suivi par Tefy pour obtenir un bon résultat. Besoin d’être vigilant sur l’accompagnement de la plantation. Dès maintenant, nous insistons sur l’intérêt du paillage et d’éliminer la concurrence des adventices.

Association Domovina, femmes d'Andriambe

Présentation et réalisation
Ces femmes ont planté collectivement 50 arbres ; 4 fruitiers (corossols et jacquiers) et le reste en paulownias et Acacias. Les plans sont bien entretenus avec du paillage et du désherbage. Elles souhaitent obtenir une centaine d’arbres pour la suite du projet.


Andriambe, association des femmes Domavina. Avec la présidente et Tefy autour d’un plant d’acacias bien paillé.

Commentaire
Là encore, projet de création à proximité du village. Les femmes sont très partantes sur ce projet de reforestation. Nul doute que ça fasse tâche d’huile par la suite.

Commune de Bemahatazana : visite de plusieurs projets de plantation à Andriambe

Présentation et réalisation
Pauline Rahajasoa Solofomiona
Elle a planté 8 fruitiers cette année, notamment des jacquiers et elle souhaite obtenir 200 plants dont la moitié de fruitiers.

Pauline a planté 8 fruitiers cette année 
Marie Perline Razazanirina
Elle a obtenu 10 plants et elle souhaite obtenir 100 fruitiers et 100 forestiers.
Elois Razafino
A obtenu 16 plans cette année. Souhaite planter 50 arbres fruitiers cette année.
Raharimihaja Vohangisoa
C’est le même projet. A obtenu 15 plants et souhaite planter 50 arbres par la suite.
Germain Tsilomary
Il a planté 9 arbres (jacquiers, avocatiers) et souhaite obtenir 150 pieds cette année.

Commentaire
Il existe toute une dynamique, et essentiellement des femmes, au sein de ce village. Plusieurs projets d’importance moyenne se font jour, surtout à partir d’arbres fruitiers. Possibilité d’accompagner collectivement ces projets dans la mesure où tout est regroupé. Parmi toutes ces petites réalisations de vergers, on tire pas mal d’enseignement sur les conduites à tenir en terme d’entretien des arbres. Si on arrive à accompagner ces diverses demandes en qualité et en quantité, Andriambe deviendra un village pilote pour la zone.
Cette 1ère année, les quantités mise en terre ont été de quelques unités pour ces planteurs. Par la suite, les demandes concernent au moins 50 sujets par personne. C’est ce qu’il faut exiger des planteurs pour que le projet trouve son intérêt d’agroécologie forestière.

Chez Jocelyn

Présentation et réalisation
Jocelyn est adhérent de l’Apdip et fait partie du comité de parrainage. A ce titre, il est le référent du projet pour la commune. Il a commencé, avant le projet du Petit Baobab, à entourer son champ d’une haie végétalisée et à planter plusieurs lignes d’agroforesterie à l’intérieur. 4 lignes d’arbres de plusieurs centaines de mètres de long constituent son reboisement. Avec le projet du Petit Baobab, il a de nouveau planté 100 arbres fruitiers. Il souhaite continuer cette année avec 500 forestiers et 100 fruitiers.

Commentaire
Très motivé, les trous sont en partie fait pour la prochaine plantation. Bel entretien des plants avec paillage et même désherbage. 2 petites mares ont été creusées pour servir de réservoir d’eau pour les mois de juin-juillet-août. C’est une idée à reprendre dans les formations.

Chez Richard Rakotorahalaly, pépiniériste

Présentation et réalisation
Richard travaille déjà avec l’Apdip et est engagé sur 2 projets qui arrivent à terme cette année :
– tout d’abord le projet SANBONAI (Sécurité Alimentaire Nutrition Bongolava Alalamique Itasy), projet pour l’Océan Indien et fiancé par l’Union Européenne ;
– ensuite, il est aussi engagé sur le projet PISCA, financé par l’Ambassade de France.
Pour le projet Petit Baobab, cette année, il a voulu produire des plans de café mais échec complet, les graines n’étaient pas bonnes. Il se propose cette année de s’engager à produire 10 000 fruitiers. Dans sa pépinière, à ce jour, il a déjà semé début mai du café, des corossols, des citrons, des manguiers…


Richard Rakotorahalaly, pépiniériste. Pépinière d’agrumes sous ombelle déjà démarrée. Au 1er plan, Jocelyn, référent des planteurs sur Bemahatazana chez qui nous avons été juste avant.

Commentaire
Pour les pépiniéristes, les pépinières sous ombrelles démarrent tôt en saison, si ce n’est pas toute l’année. Il faudra donc que l’Apdip organise des formations et un rassemblement prochainement, sans doute en juin. Décision à prendre par Simone et Tefy.
A cette occasion, il serait bien que le matériel distribué aux pépiniéristes soit prêt : gaines, brouettes, pelles, râteaux et arrosoirs. Ainsi tout sera fait lors du déplacement à Tsiro : formation, distribution du matériel, nombre de plans assignés à chaque pépiniériste et signature de la convention d’engagement.

Jeudi 2 mai

Lycée public de Bemahatazana, du collège privé Luthérien et du collège privé Hasina

Présentation et réalisation
100 arbres ont été donné au lycée public ainsi que 50 aux collèges privés. Chaque établissement souhaite continuer des plantations en pourtour des bâtiments scolaires pour obtenir de l’ombre comme raison première.

Commentaire
Belle plantation au lycée. Les professeurs sont motivés. Déjà, les années précédentes, des plantations ont eu lieu.
Toute une partie du terrain du lycée est planté en arbres forestiers et fruitiers. Bonne sensibilisation des élèves de la part d’un enseignant, particulièrement.
A chaque établissement, explications du projet avec Tefy et regards sur le terrain de la façon dont on doit s’occuper des jeunes arbres. Travail de sensibilisation sur l’environnement, le changement climatique, l’adaptation des pratiques agricoles, le reforestation nécessaire à Madagascar, la santé des populations par la production de fruits… Exercices de démonstration pour pailler, désherber.
Concernant les 2 collèges, il faudra du suivi très exigeant pour ne pas avoir un nombre de pertes trop important. Par contre, pour le lycée, tous les voyants sont au vert concernant une bonne réalisation. Obligation pour un ou des responsables du projet de participer aux formations et de signer la feuille d’engagement. C’est une condition indispensable pour la suite du programme. Il faut aussi que cette personne soit responsable du projet, même pendant les vacances scolaires.

Chez le pépiniériste Jaonary

Présentation et réalisation
Jaonary a produit cette année 2657 plants fruitiers et 7277 plants forestiers. C’est un pépiniériste de longue date et il connaît bien son métier. A ce jour, il n’a pas été payé intégralement mais le sera bientôt. Il se propose de faire autant de plants pour la seconde année, sinon plus si c’est nécessaire et compte démarrer ses plantations en juillet.

Commentaire
Lors de la distribution, les plants n’ont pas été distribués selon ce qui avait été prévu. Chaque personne est venue demander le nombre de plants qu’elle voulait et Jaonary, en prenant leur nom, leur a fournit ce qu’elle demandait.
A l’avenir, les choses vont se passer de la façon suivante : les personnes qui veulent planter chez elles doivent s’engager à suivre une formation et à signer une convention-engagement. Le jour de la distribution, c’est le technicien de l’Apdip qui distribue lui même les plants aux personnes qui se seront engagées par la formation et le contrat. Cette façon de procéder est impérative dans la mesure où le technicien de l’Apdip doit pouvoir suivre la plantation chez chacun des planteurs pour une bonne réussite.

Chez Olga, nouvelle pépiniériste

Présentation et réalisation
Olga fait partie des adhérentes de l’Apdip. Elle pratique déjà le maraîchage pour son compte personnel. Elle souhaite intégrer l’équipe des pépiniéristes de Bemahatazana en commençant par 1000 plants la 1ère année. Nous l’encourageons à produire.

Commentaire
Nous lui expliquons l’itinéraire à suivre : formation et rassemblement à Tsiro, signature du contrat, distribution le même jour des gaines et du matériel. Achat des plants par le Petit Baobab, par l’intermédiaire de l’Apdip à 250 Ar pour les plants forestiers et à 350 Ar pour les plants fruitiers.

Fokontany d'Ambatofotsy Est de Soary et Naivo pépiniéristes

Présentation et réalisation
Ces 2 pépiniéristes travaillent ensemble. Ce sont eux qui ont fournit les plants pour la parcelle communale. Cette année, Soary a fournit 700 plants pour le projet et Naivo en a fournit 616.

Commentaire
Ces 2 pépiniéristes sont d’accord pour continuer cette année. Soary propose 5000 plants et Naivi, 2000, principalement des mentalys. Tout en travaillant ensemble, ils nous donnent le nom de 2 nouvelles personnes qui se proposent de devenir pépiniéristes, toujours sur ce fokontany : Lazatina et Mandiniasy. Tout en expliquant l’itinéraire à suivre, nous comprenons que ces nouveaux pépiniéristes ont besoin de matériel pour démarrer, en sus des gaines.
C’est ainsi, après échanges, que nous décidons de proposer une brouette, 1 arrosoir, 1 pelle et un râteau à tout pépiniériste, nouveau et ancien, pour les encourager.

Vendredi 3 mai

Parcelle communale

Présentation et réalisation
Nous nous déplaçons sur la parcelle communale qui recouvre la colline qui supporte les 2 antennes relaie de Telma et d’Orange. Cette parcelle est déjà en partie reboisée par un précédent projet gouvernemental.
Cette année, la mairie a bénéficié de 500 arbres : moringas, neems, mentalis, acacias, eucalyptus. Mais elle en aurait voulu bien davantage. Ce sont les plants de Soary et de Naivo qui ont servi à ce reboisement.

Commentaire
Actuellement, fin de saison des pluies, les plants n’ont pas l’air de trop souffrir, noyés au milieu des grandes graminées. Quelques plants sont paillés mais pas suffisamment. Attention aux feux de brousse qui pourraient tout détruire. Le lendemain, nous voyons le maire de la commune. Nous reparlons des enjeux de la reforestation et de l’importance de préserver les plants des feux de brousse, de la sécheresse à venir, des risques de toute sorte pour qu’ils atteignent l’âge adulte. Le maire nous promet de mettre des villageois à disposition pour l’entretien des jeunes arbres…

Site d'agroforesterie suivi par Jacques Modeste Randrianandraina

Présentation et réalisation
En partant de Bemahatazana, direction Tsiro, sur la gauche, à environ 5 kms, on trouve une grande parcelle conduite en agroforesterie, un peu comme on le fait chez nous. Des lignes entières de papayers, de manguiers, d’avocatiers, de litchis, d’agrumes ont été implantées récemment. Entre ces lignes espacées de 15 à 20m, se trouve des cultures d’arachides, de manioc… Ce site appartient à une famille de Bemahatazana dont le beau frère travaille chez Telma comme informaticien. Jacques Modeste se fait appeler le « technicien ». Ancien maire d’une commune du sud du pays, Tina le connaît bien car c’est lui qui lui a conseillé de faire une pépinière à son domicile.


Agroforesterie chez Jean Modeste Randrianandraina. Lignes de papayers.

Commentaire
En soit, la parcelle et le projet sont vraiment intéressant. Plusieurs salariés travaillent sur le site, les arbres sont paillés, arrosés et très bien entretenus. Projet vitrine actuellement, qui demande une mise de fond importante, bien sur pas à la portée des paysans. Mais ce projet vaut la peine d’être suivi dans son évolution et s’affiche comme une réalisation de ce que peut être un projet d’agroforesterie.
Rencontre, en présence de Tina, ce jour de Jacques Modeste. Je lui parle du projet du Petit Baobab. Il me dit être intéressé pour fournir des plans au projet (?). A voir par la suite s’il contacte l’Apdip.

Lundi 5 mai

Chez Roland Richard Rahajasoa. Village Fiadanana

Présentation et réalisation
Roland a planté une grande parcelle en forte pente d’eucalyptus et d’acacias, autour de 1200 pieds fournis par les pépiniéristes d’Ambararatabe. En réalisant ces plantations sur cette pente, on obtient presque des demi lunes par la force des choses ( petites terrasses). D’autres part, Roland a acheté par lui même 1000 plants de café, installés pas trop loin d’un plan d’eau. A l’intérieur de cette parcelle, quelques arbres adultes sont déjà en place : manguiers…

Commentaire
Exemple parfait de reboisement d’une colline pour lutter contre l’érosion. Les plants sont bien entretenus, sarclés, mais pas suffisamment pour la suite car là où ils sont, ils ne seront pas arrosés pendant la saison sèche. 
Concernant la parcelle de café, Roland souhaite installer 6000 plants supplémentaires cette année. Il propose d’en produire 3000 pour lui même et obtenir 3000 autres par l’intermédiaire du projet Petit Baobab. En fin de discussion, il demande si les 3000 plants qu’il va produire pour lui même ne pourraient pas lui être payés par Petit Baobab. C’est un cas de figure qu’il faut trancher. Après réflexion, nous lui disons que les pépiniéristes doivent produire pour les autres et non pour eux même. C’est l’intérêt du projet. Par contre, bien sur qu’ils peuvent produire pour eux mêmes mais ils ne seront pas achetés par Petit Baobab.

Mardi 6 mai

Chez Maurice, pépiniériste

Présentation et réalisation
Maurice et sa famille sont membres de l’Apdip et paysans relais. A Ambararatabe, ils sont plusieurs pépiniéristes à travailler ensemble sous la responsabilité de Maurice. Cette année, ils ont produit 17 000 plants, des fruitiers comme manguiers, papayers, corossols et des forestiers comme acacias et neems. A ce jour, il n’a pas été payé en totalité, ce qui ne devrait pas tarder.
On a rencontré chez lui la même difficulté que chez Jaonary, à savoir que le technicien n’était pas présent le jour de la distribution. Il faut donc prendre le temps de vérifier le nombre de plants produits avant de procéder au paiement.
Maurice et le groupe des pépiniéristes proposent de faire de 30 à 40 000 plants cette nouvelle saison. Nous parlons aussi de fournir du matériel de qualité aux pépiniéristes : pelle, râteau, brouette et arrosoir.
Concernant le substrat, l’Apdip conseille de mettre 1/3 de terre, 1/3 de sable et 1/3 de compost. Bien mélangés. C’est ce que fait Maurice.

Commentaire
Nous parlons beaucoup de la façon dont les plans doivent parvenir aux planteurs par l’intermédiaire du technicien Apdip de façon à pouvoir être bien suivis par ce dernier. Nous parlons aussi de l’obligation, pour l’ensemble des pépiniéristes du groupe, de participer à la formation et à la signature du contrat. A ce stade, le projet ne peut pas s’engager sur une telle quantité de plants. Tout est fonction des capacités financières du projet et de la répartition des productions entre les pépiniéristes.

Communauté et école privée des sœurs d'Ambararatabe

Présentation et réalisation
C’est sœur Malala que nous connaissons bien qui nous reçoit. Elle a obtenu 700 plants pour l’école et la communauté, principalement des paulownias, des eucalyptus et des acacias.


Entretien partiel d’une plantation

Commentaire
Un début d’entretien a été réalisé. Il reste encore beaucoup à faire. Nous suggérons à sœur Malala de faire l’entretien et l’arrosage avec les enfants ; c’est un exercice pratique à but pédagogique, d’apprentissage et de prise de conscience. Tafy est d’accord pour passer régulièrement pour motiver sœur Malala et les enseignants à cette activité.

Mercredi 7 mai

Chez Erick et son ami François d'Assise, pépiniéristes

Présentation et réalisation
Cette année, ils ont produit 2000 pieds à eux deux, principalement des eucalyptus et des acacias. Ils proposent d’en produire 10 000 à l’avenir.
Cette prochaine saison, ils veulent faire des plans de café mais les graines sont chères, à savoir 60 000 Ar / kg. Dans un kg de café, il y a 4 à 5000 grains. A savoir si le projet peut payer les graines… Ce sont en général les seules graines pour lesquelles les pépiniéristes demandent une participation.
Ils demandent du matériel de bonne qualité et si possible un fût pour faire du purin et du compost liquide. Nous lui disons que pour le fût ce n’est pas envisageable cette année.

Commentaire
Concernant l’achat des graines de café, et uniquement pour le café, nous ne nous prononçons pas pour le moment. Nous déciderons ultérieurement avec l’association. Par contre, nous lui disons que les plants de caféiers seront payés à 350 Ar l’unité ( et non 250 comme les forestiers). Sur le nombre à produire, la répartition entre les pépiniéristes se fera lors du rassemblement à Tsiroanomandidy.

Chez Philémon

Présentation et réalisation
Il vient de planter 700 plants sur une colline en forte pente. Il souhaite continuer cette année avec autant de plants forestiers et en année 3, s’orienter avec des fruitiers plus près de sa rizière.


Plantation dans une forte pente chez Philémon

Commentaire
Philémon est en pleine récolte de riz. Il n’a pas encore pris le temps de pailler correctement les petits arbres mais nous assure qu’il va le faire après la récolte. Belle idée de planter les fruitiers plus près de la rizière, vers les bas-fond.
Ce sera plus facile pour s’en occuper, pour les protéger et moins sujet au vol des fruits.

Jeudi 8 mai

Chez Régine

Présentation et réalisation
Régine n’est pas présente ce jour. Nous voyons une cinquantaine de plants (eucalyptus et acacias) au milieu des plants de manioc. Nous ne savons pas si elle veut continuer en année 2.

Commentaire
Les plants forestiers sont sarclés au même titre que le manioc. On peut penser qu’ils vont profiter de l’ombre du manioc en saison sèche. Attention tout de même à ne pas les mettre trop près du manioc pour éviter la concurrence des adventices. Tefy devra aussi voir rapidement Régine pour savoir son souhait pour la prochaine saison et lui recommander de prendre le plus grand soin des plants qui lui ont été donnés.

Chez Jean

Présentation et réalisation
A proximité d’Ambararatabe, Jean possède une forêt déjà bien en place. Son objectif, en adhérent au projet, consiste à renforcer sa forêt en plantant des arbres dans les espaces libres. Il a ainsi obtenu 600 pieds pour densifier sa forêt.
Pour la prochaine saison, il souhaite avoir 1200 plants pour établir un massif forestier sur une autre parcelle.

Commentaire
Jean est très conscient de l’intérêt de planter des arbres pour lutter contre le changement climatique, séquestrer du carbone et lutter contre l’érosion très importante dans cette région. Il sait aussi l’importance de l’arbre pour la construction, l’énergie pour la cuisine, l’alimentation en fruits pour la santé, la production de fourrage pour les animaux et les médecines traditionnelles. Nous insistons sur l’obligation de suivre la formation pour les planteurs, ce qu’il n’a pas pu faire l’année précédente.


Toujours une forte érosion sur les hauts plateaux du Bongolava

Chez Jean Noël Salofo, pépiniériste

Présentation et réalisation
Jean Noël , déjà pépiniériste pour l’Apdip, a produit 2000 plants pour le projet dont 500 fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, corossols) et 1500 forestiers (eucalyptus et acacias principalement).
Il est tout à fait d’accord pour continuer cette prochaine année avec l’idée de s’engager sur 5000 plants minimum.


Chez Jean Noël Salofo, pépiniériste. Plants de café déjà prêts.

Commentaire
Dans nos échanges, il dit être capable de produire jusqu’à 15000 plants si c’est nécessaire. C’est justement un point qu’il faudra trancher lors du rassemblement-formation des pépiniéristes en juin prochain. Dans un 1er temps, il faudra savoir sur qu’elle quantité le Petit Baobab peut s’engager auprès des pépiniéristes en terme de rachat ; il faudra ensuite faire la répartition d’une façon équitable entre tous mais aussi en fonction des possibilités de chacun.

Chez Meline Rasoarinosy

Présentation et réalisation
Meline est présidente de l’Apdip. Elle est aussi la 1ère adjointe de la commune d’Ambararatabe. Absente au moment de la visite, c’est son fils qui nous reçoit sur le terrain. Nous la verrons ensuite à son bureau d’adjointe.
Belle plantation dans un terrain en pente déjà cultivé. 1500 plants d’eucalyptus, d’acacias et de paulowniast ont été installés. Les plants ne sont pas paillés mais installés en ligne dans un champ de manioc. L’année prochaine, Meline prévoit de renouveler l’opération en continuant à reboiser la colline.

Commentaire
Son fils nous assure effectuer la paillage après la récolte du riz. Les plants sont tout de même dans une parcelle cultivée donc sarclés et semi protégés par les pieds de manioc. Attention tout de même à assurer un paillage conséquent en vue de la saison sèche.

Vendredi 9 mai –  Commune de Tsinjoarivi Imanga

Chez Charles Ranoelison, pépiniériste

Présentation et réalisation
Charles fait partie du CA de l’Apdip. Nous commençons par visiter sa ferme. Passionné par les arbres mais aussi par le maraîchage, la pisciculture, il possède un magnifique verger planté d’une multitude d’essences différentes.
Charles est engagé sur le projet SANBONAI, tout comme Richard (voir visite le 1er mai). Cette année, il n’a pas produit de plants pour le projet.

Commentaire
Charles se propose de produire 5000 plants pour l’année à venir. Il propose : manguiers, neems, figuiers, baies roses, avocatiers, agrumes, jaquiers, papayers, moringas, tamarins, paulownias…
Sur la commune de Tsinjoarivi Imanga, il n’y a pas encore de planteurs d’identifiés. Jeannot assure que ce ne sera pas difficile de trouver des personnes intéressées dans la mesure où l ‘Apdip est déjà bien implantée localement.

 Décisions

Suite à toutes ces visites de pépiniéristes et de planteurs, et après avoir fait un débriefing avec  la directrice et les techniciens et concernant la 2ème année du projet qui se prépare, nous avons pris les décisions suivantes.

Concernant les pépiniéristes, un rassemblement – formation organisé par le technicien de l’Apdip aura lieu en juin à Tsiroanomandidy. A cette occasion, les pépiniéristes signeront la convention-engagement et il leur sera remis les gaines et le matériel indispensable pour produire : brouette, arrosoir, pelle et râteau.

Les pépiniéristes devront veiller à produire autant de fruitiers que de forestiers. La production de fruits est essentielle pour une alimentation de qualité ; l’intérêt du projet repose aussi sur là dessus. Les plants fruitiers seront achetés 350 Ar l’unité ; les plans forestiers seront achetés 250 Ar l’unité. La production de café devient une culture nouvelle. Les plants de caféiers seront achetés à 350 Ar l’unité. Nous nous réservons sur la possibilité de financer les graines de café. Cette année, il ne sera pas possible de produire des eucalyptus. Il y en a eu beaucoup de produits l’année dernière ; de plus ce n’est pas un arbre endémique de Madagascar et une maladie commence à se développer sur eux. 

Les pépiniéristes peuvent, bien sur, produire pour eux mêmes et planter chez eux. Mais ces plants ne seront pas achetés par le projet. L’intérêt réside dans le fait de produire des plants pour les distribuer à des paysans planteurs ou autres collectivités. Le technicien de l’Apdip est chargé de récupérer les plants et de les répartir. Ce n’est pas aux pépiniéristes de faire la distribution.

Concernant les planteurs, ceux qui veulent s’engager devront le faire avec 100 plants minimum.

Toutefois, plusieurs projets de 50 plants minimum pourront être validés s’ils se situent au sein d’un même fokontany et s’ils sont de proximité de façon à créer un espace forestier.

Une formation par commune et/ou par village devra être suivie par les planteurs. A cette occasion, ils signeront un engagement à s’occuper correctement des plants qui leur seront donnés.

Un suivi fait par le technicien de l’Apdip encouragera les planteurs dans leurs projets agroforestiers pour une réussite, si possible de 80% de reprise, et pour la création d’un maximum de site forestiers sur le Bongolava. 

A retenir que pour cette 1ère année, 27449 plants ont été produits par 10 pépiniéristes et distribués chez des planteurs et des collectivités des communes de Bemahatazana et d’Ambararatabe.